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Réki Moussa Djermakoye, l’une brave femme du Niger

Réki Moussa Djermakoye est une femme qui est toujours élégante, dans des tenues soyeuses aux couleurs chatoyantes, « Madame microfinance »

Réki Moussa Djermakoye est une femme qui est toujours élégante, dans des tenues soyeuses aux couleurs chatoyantes, « Madame microfinance » est une féministe épicurienne. Elle a d’abord travaillé avec le monde rural au sein de l’organisation Care International, où elle s’occupe du projet Mata Masu Dubara (MMD) – « femmes ingénieuses » en haoussa. Ce système né au Niger, qui consiste à créer dans les villages de petites caisses d’épargne et de crédit gérées par les groupements locaux de femmes, a depuis essaimé dans une cinquantaine de pays en Afrique et en Amérique latine. En 2005, afin de décliner le projet au niveau national, Réki Moussa contribue à fonder l’association Asusu Ciigaba qui, en 2008, se transforme en société, Asusu SA, qu’elle dirigera pendant dix ans.

En 2018, toujours dans le souci de soutenir l’entrepreneuriat pour lutter contre la pauvreté et favoriser l’inclusion financière, elle crée 2MInvest (2Mi), pour Mata & Matassa Investing (femmes et jeunes), dont elle est la directrice générale. « Nos activités sont aujourd’hui davantage positionnées dans le renforcement du capital humain, dans la formation. Nous voulons vulgariser le modèle des femmes ingénieuses, en provoquant des vocations chez les plus jeunes », précise Réki Moussa. « Grâce au microcrédit, au Niger, 1 million de femmes peuvent aujourd’hui exercer des petites activités rémunératrices et obtenir leur indépendance financière. Elles ont aussi gagné la reconnaissance. Le problème en Afrique, c’est que si la femme gagne plus d’argent que son époux, l’homme fait un complexe. Et c’est le début de la fin. Je le sais, j’en ai moi-même été victime », confie-t-elle

Après quatre mariages et autant de divorces, à bientôt 50 ans, la fille de l’ancien chef de corps de la garde présidentielle est bel et bien une femme libre, qui n’a pas sa langue dans sa poche. Elle parle, fait des blagues sans se soucier des conséquences. Trop, peut-être, car cela lui a joué quelques mauvais tours, notamment lorsqu’on lui a reproché un train de vie fastueux, ses 4 × 4, sa villa, ses montres et ses bijoux. Accusée de mauvaise gouvernance, elle a été purement et simplement écartée de la direction d’Asusu SA, qu’elle avait pourtant contribué à créer et à développer. « J’ai payé et je suis repartie à zéro. Ça a été déchirant, cette société, c’était toute ma vie ! » lâche-t-elle avec amertume. Avant d’ajouter dans un éclat de rire : « Mais Réki Moussa est indestructible. »

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